Salut Papynard,
Ta monnaie est : MEZZO SOLDO - III TIPO de Charles Emanuel II 1648/1675.
A/ CAR.EM.II.D G.DVX.S
Buste à droite.
R/ PRIN.PEDEMON.REX.CYP
Croix de St Maurice.
Réf: SIM.13/4 - Biaggi.700/F - SC.828.
CHARLES-EMMANUEL II
Né en 1634 de Victor-Amédée I° et de Christine de France.
Succède à son frère François-Hyacinthe, en 1638, 14° duc.
Il épouse :
1°/à Annecy en 1663, Françoise-Madeleine d’Orléans (1648-1664), «La Colombine d’Amour», fille de Gaston d’Orléans, nièce de Louis XIII et de la duchesse Christine.
2°/à Turin en 1665, Marie-Jeanne Baptiste de Savoie-Nemours (1644-1724)
Dont il a :
1°/Christine, morte en 1730, épouse du prince de Masserano.
2°/ Louise-Adélaïde, (1662-1701), visitandine à Aoste.
3°/Victor-Amédée II,( 1666-1732) 15° duc de Savoie et 1° roi de Sardaigne .
(illégitime) Giuseppe de Trecesson (1664-1735), abbé commandataire de Sixt et de Lucedio.
Le jeune prince arriva au pouvoir dans de bien tristes conditions car de nature fragile, il était supposé mourir jeune comme son frère et prédécesseur et sa mère se trouvait en conflit ouvert avec ses beaux-frères et belles-soeurs: Thomas, Maurice, Françoise et Marie, qui s’emparent de Turin en 1639 et l’obligent à se réfugier à Montmélian et en Savoie (où elle va faire édifier à Chambéry la belle façade de la sainte chapelle du château et l’église des Jésuites ( l’actuelle église Notre Dame) . La duchesse mère va néanmoins s’imposer rapidement, exilant ses parents félons en 1640 et se réconciliant ensuite avec eux en 1642 (Maurice obtenant sa nièce en mariage et la lieutenance de Nice alors que Thomas de Carignan acquérait celle d’Ivrée et du Canavese.
Christine conserve la régence et devient une alliée inconditionnelle de la France (devenue moins menaçante à son égard après la mort de Richelieu), essayant vainement de marier sa fille Christine avec son neveu Louis XIV mais la situation risquant d’affaiblir la dynastie, elle est obligée d’ émanciper Charles-Emmanuel en 1648, tout en maintenant encore son influence personnelle sur son fils jusqu’à sa mort en 1663 ( c’est elle en particulier qui négocie ses deux mariages « français »).
Pacifique, soumis inconditionnellement à son cousin Louis XIV, Charles –Emmanuel fut surtout intéressé par les arts, il encouragea l’agriculture, le commerce (restauration de la route du Mont-Cenis et du passage des Echelles) et l’industrie. Pour remplacer les architectes Castellamonte favoris de sa mère, Il appela à Turin Guarini auquel il confia la construction de la chapelle du Saint Suaire, enfin il se passionna pour la construction d’une ville-palais dans la banlieue de Turin à la Veneria-Reale. Cette politique à la fois prestigieuse et prometteuse ne mena à rien, faute de crédits (jamais l’Etat n’avait été pauvre!) de cohérence ( avec si peu d’argent on ne pouvait à la fois favoriser le faste et se doter d’une grande économie) et aussi de moyens humains (les ministres étant plus soucieux d’enrichissement personnel que de suivre les dossiers ) d’où le sentiment d’un net affaiblissement du duché aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Néanmoins c’est de cette époque que datent quelques belles et grandes réalisations artistiques et littéraires, la belle place San Carlo à Turin, la monumentale Histoire généalogique de la Maison de Savoie par Samuel Guichenon et le splendide Theatrum sabaudiae e piemontese imprimé en Hollande à la gloire de toutes les villes et places des Etats de Savoie.
Il meurt à Turin en 1675.